6ème étape: Meaux->Vaujours
Surpression urbaine
Vive le chemin de Halage!
Nucléaire secret militaire
C’est dans la Nature…
Article paru sur l’étape Château-Thierry
Marché de Meaux
Après un réveil « au chant du coq », le petit dej en pein air nous donne les forces nécessaires pour reprendre notre chemin.
Tout comme la veille, le hasard (ou des petites Fées?) fait bien les choses: c’est jour de marché. Illico les haleurs, entraînés à l’action au pied levé, se retrouvent sur place et arpentent les avenues du marché, armés de leurs déguisements et drapeaux colorés: effet Bure-lesque garanti!
Après quelques déambulations on déballe les instruments sous les Halles pour envoyer nos chansons. Un commerçant réticent au départ à notre installation finit par beaucoup apprécier le spectacle.
La musique et les vélos détendent les mœurs, les tracts se distribuent, les gens sont interpellés par l’argument du fil de l’eau.
Un commerçant sous pression!
Ça se passe plutôt bien en somme, excepté pour un commerçant qui fonce vers nous, irrité, et nous demande d’arrêter. Selon lui notre présence va chasser les clients, nuire à son commerce et il ne va pas pouvoir payer ses traites et finir dans la galère… La banque va lui piquer tout ce qu’il a pour payer les crédits de son commerce, sa femme va le quitter parce que ça sera alors un looser et ses enfants seront avec leur mère il ne pourra pas assumer car plus de boulot, et au cas où il pourrait trouver quelque-chose il devra payer une pension pour ces enfants dont il n’aura pas la garde. Alors il deviendra alcoolique ou drogué, fréquentera les milieux de la débauche. Il ne se lavera plus, puera dans ses habits sales, fera la manche devant la poste pour acheter son vin rouge, et subira les caprices de la météo à dormir sous des porches d’où on le chassera comme un malpropre. Bon à partir des 3points c’est de l’extrapolation exagérée, mais ce sont le genre de hantises profondes qui poussent l’homme occidental à courir après le mirage de la croissance, comme ses maîtres le veulent. Un homme vraiment à cran pour revenir au sujet, et nous n’avons pas voulu créer polémique en insistant. Au contraire, de voir la scène les passants voient en direct comment le système nous dresse les uns contre les autres, et évite ce qui pourrait perturber l’ordre établi. Nous repartons, annonçant à cet homme que sa mauvaise humeur nuit bien plus certainement à son commerce que nos chansons militantes.
« Rat des villes » pète son cable!
On nous avait prévenu la veille: plus on se rapproche de Paris, plus les gens sont sous pression comme des cocotes minutes et parfois il ne faut pas grand-chose pour provoquer l’explosion. Au moment de partir, après l’épisode du marchand en colère ce n’était pas fini: habitant au 1er étage, au bord d’une grande avenue, un homme ne supportait pas d’entendre la sonnette à vélo de Super Fatou. Plutôt surprenant qu’un « dringdring » puisse déranger au milieu du bruit incessant de voitures! Il en a même fini par descendre dans la rue, prenant tout le monde par surprise il a foncé tout droit sur Fatou et l’a poussée par terre. On ne met pas d’huile sur le feu et on reprend notre route.
Plus de peur que de mal, mais décidément la vie des métropoles ne semble pas avoir du bon sur les consciences, loin s’en faut. Brrrrr ça fait froid dans le dos de voir où mène la croissance à tout prix!
Les Bure Haleurs retrouvent le Halage!
Après les péripéties de parcours de ces derniers jours, avec des côtes et des passages par route qui nous ont compliqué la tâche, plus le stress qu’il arrive quelque-chose avec la circulation, c’est avec le plus grand bonheur que l’on retrouve un chemin de halage praticable!
On quitte la vallée de la Marne pour entrer dans Paris par le canal de l’Ourcq. Il y a pas à dire, le chemin de halage pour la circulation à vélo c’est quand même quelque-chose de très appréciable.
Les Chemins de Halage:
alternative de déplacement à portée de nos mains
A l’heure où les autorités pointent le mauvais comportement des conducteurs sur les routes on aimerait attirer l’attention sur la surcharge des routes comme cause de tous ces acccidents de la route. Entretenir les chemins de halage offrirait aux gens une alternative à la voiture pour circuler, qui plus est à l’entrée dans Paris, où la circulation est énorme. Venir de la périphérie à la capitale à vélo est actuellement très difficile, voir plutôt dangereux et c’est bien regrettable. Ce serait plus rapide que la voiture, moins cher, bien moins polluant, bien moins stressant, et cela diminuerait les morts sur les routes. Tout ça pour un investissement pas énorme puisque ces chemins existent, il suffit de les rafraîchir un peu et de les entretenir.
Voici donc un message aux autorités: vous qui parlez de réduire les morts sur les routes, plutôt que des radars automatiques avaleurs de fric, proposez donc une vraie alternative de déplacement aux gens, en commençant par réhabiliter les chemins de halage. Ne pas le faire c’est contribuer à la surcharge des routes et aux accidents, blessés et morts qui vont avec.
Un peu de pluie sur cette étape, mais rien qui entache notre bonne humeur!
Vaujours: nucléaire militaire et cachotteries
Sur les coups de midi nous arrivons à Vaujours, une ville concernée par le nucléaire pour avoir subi des pollutions…
Dans le nucléaire c’est toujours le même scénario: opacité de l’affaire, le peu d’informations données sont là pour rassurer, qu’il n’y a rien de grave… et pourtant! Après quelques années à batailler un organisme indépendant a fait part de ses analyses, qui contredisent complètement la version « officielle ». Une pollution radioactive a été minimisée, ensevelie en bétonnant les galeries, ce qui ne fait qu’empirer le problème aujourd’hui. On voit bien qu’en cas de problème les conséquences sont tellement graves qu’on préfère minimiser les impacts, cacher la vérité, et continuer de produire cette énergie mortifère qu’est le nucléaire et les déchets qui vont avec, des déchets plus qu’encombrants qu’on produit depuis 1/2 siècle ans sans avoir de solution pour leur gestion. Le trou de Bure n’en est pas une, et il apporte bien plus de problèmes qu’il n’en solutionne en rendant ces déchets à jamais inaccessibles.
Les Bure Haleurs, de Pargny sur Saulx à Vaujours, apportent leur soutien à la cause des villes et villages empoisonnés, victimes des apprentis sorciers nucléaires et leurs dangereuses activités.
Industrie nucléaire, de Bure au Niger, comme ici les temps de Vaujours sont contés, vos jours sont comptés. « Seine et Marne, c’est aussi ta Terre! On t’appelle à ne pas laisser faire »
La presse en parle
C’est dans la Nature…
… Que les haleurs ce soir vont pouvoir se reposer!
L’étape est plutôt courte, des animations devaient se dérouler dans 3 villages autour du site pollué mais suite à des cafouillages en série cela n’a pas pu se faire.
En fin d’après-midi on reprend le chemin de halage pour se rendre sur le lieu où on nous héberge: une ferme de permaculture providentielle, où nous avons été très bien accueillis, paradoxalement située entre lignes électriques et voie TGV.
En haut a droite on aperçoit la yourte
Nous sommes rejoints par Brigitte de la Maison de la Résistance à Bure, « Bure Zone Libre »
http://burezoneblog.over-blog.com/
Un troupeau de moutons noirs, des ânes, toute une tripotée de lapins qui couraient dans tous les sens sur le chemin à notre arrivée: ça fait plaisir de retrouver un peu de nature après tout ce temps passé en zones hyper-urbaines.
Ne pas confondre un Âne et une Anne…
Cela appelle à la réflexion:
Comment l’humain pourrait-il trouver l’épanouissement et le bonheur dans cet entassement au milieu de zones bétonnées, où le stress met tout le monde à cran?
Nous croyons fermement que ce n’est pas dans les villes, mais plutôt que c’est dans la Nature, en s’inspirant d’elle, que l’humain demain trouvera la mesure.
Un petit clin d’oeil, et un gros merci à Maïté alias Tamara Bunke, photographe Meusienne de la magnifique région de l’Argonne, pour les superbe clichés qu’elle nous offre!
Son site internet:
http://www.maitecarabetta.portfoliobox.fr/